• La création collective en français

    Je remonte un article sur une pratique qui s'affine de plus en plus dans ma classe.

     

    À la manière de la création collective mathématiques de Paul Le Bohec, et au vu des résultats  tant bien sur le comportement ou sur la connaissance en mathématiques du groupe.

    J'ai décidé d'adapter mon enseignement au français. En complément du texte libre qui est la base selon moi pour bien comprendre toutes les subtilités essentielles du français. "C'est en écrivant que l'on apprend à écrire."

     je fais ça par intermittence dans ma classe depuis l'année dernière et à chaque fois que je décide de l’arrêter pour travailler autrement, les élèves me demandent de travailler à nouveau comme ça. Voilà comment je fais dans ma classe:

    dispositif: des groupes de 8 élèves dans un coin regroupement
    matériel par élève: une ardoise et son feutre par élève, un porte-vue avec toutes les connaissances attendues jusqu'à la 5ème,
    matériel collectif: une boite avec des dictionnaires, des Bescherelle, et tout autre outil qui peut être utile
    durée: 30 à 45 min

    Chaque élève écrit une phrase, n'importe laquelle. J'en prends une au hasard parmi celles des élèves qui n'ont pas été choisis avant - l'objectif étant de faire passer tous les élèves à tour de rôle.
    J'écris la phrase au tableau telle quelle, avec les fautes originelles, et là après quelques secondes d'observation on parle de la phrase.

    Voici les étapes:
    1 - un élève lit la phrase
    2 - on corrige les fautes avec justification
    3 - on parle de la phrase avec toutes ces possibilités:

    • sens de la phrase (si on change un mot est-ce que le sens change),
    • temps du verbe (où se trouve-t-elle sur la ligne temporelle),
    • on peut chercher les fonctions (sujet, verbe, différents compléments avec les astuces pour les trouver ou le sens de ces compléments),
    • on peut faire une chasse aux mots (trouver la nature des mots de la phrase),
    • chercher les groupes nominaux, les groupes verbaux.

     

    • On peut la modifier en regardant les conséquences sur le sens.
    • On ajoute des adjectifs, des compléments du nom, des compléments circonstanciels,
    • on change le temps de la phrase, le sujet
    • on réduit la phrase à son strict minimum ou on l'agrandit au maximum,
    • on cherche des synonymes, des antonymes.
    • On la transforme en phrase négative ou affirmative.
    • et tout ce qui peut être fait sur une phrase, les enfants ont une imagination débordante.

    On joue avec cette phrase, on peut même faire de la poésie.
    je me rappelle d'un exemple d'une phrase qui nous a amené à parler de poésie surréaliste car le sens était très abstrait et permettait toutes les fantaisies. De toute façon les enfants nous guident dans ce qui les intéresse et ce qu'ils veulent explorer.

    Ces moment comme pour les séances de création mathématique collective sont tellement riches que cela ne se tarit jamais. Si on n'a pas grand chose à dire et bien on étudie une autre phrase.

    Ah oui dans la classe on appelle ce temps: étude de texte, mais je n'aime pas cette appellation.

    Voilà à peu prêt comment on fonctionne dans la classe.

     

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